Négocier son départ après un burnout en 2024 et retrouver votre équilibre

Négocier son départ après un burnout

Comment négocier son départ après un burnout

Le burnout (ou Syndrome d’épuisement professionnel) est un état de surchauffe par un excès de stress lié à l’impression d’être submergé par le volume de tâches à accomplir.

Les signes psychiques sont l’épuisement mental, la baisse de l’estime de soi, une irritation, une hypersensibilité, une hyper vigilance, un état d’alerte, une promptitude à la colère, aux larmes et aux conflits au travail et dans la vie privée.

Une série de troubles physiques peuvent également être présents comme une fatigue permanente, des maux de tête, des troubles gastro-intestinaux, des troubles du sommeil et de la sexualité.

Le stress est un mécanisme normal et obligatoire d’adaptation de l’être vivant.

Il devient pathologique quand il dépasse les capacités de réponse et d’adaptation de la personne.

A ce moment, la personne ne peut tout simplement plus se mettre en action ou penser.

Elle est comme figée. Cet état est très douloureux et il est nécessaire de se faire aider par un-e médecin pour se faire arrêter (pour souffler, pas pour continuer à travailler et en faire encore plus !) et un-e coach en développement personnel et/ou un-e psychothérapeute.

Avant de passer aux conseils, je vous invite à lire l’article bien négocier son départ volontaire avec son employeur.

Cet article aborde les différentes questions qui peuvent se poser dans cette situation :

I – S’en relever et ne pas y retomber ;

II – Négocier son départ après un burnout ;

III – Faut-il démissionner ?

IV – Retourner travailler dans la même entreprise ?

V – Combien de temps pour se remettre d’un burnout ?

I – S’en relever et ne pas y retomber

Ne pas tomber (ou retomber) en Burnout couvre à minima les aspects suivants :

  • Se faire aider (médecin, thérapeute, coach, avocat, syndicat …).
  • « S’écouter » ;
  • Sortir de la position de victime ;
  • Apprendre à dire non et à fixer des limites.

Se faire aider (médecin, coach, thérapeute, avocat, syndicat).

Reconnaître que vous avez besoin d’aide est le 1er « pas de côté » par rapport à votre souffrance. Même si c’est suite à un mouvement de « ras le bol, je n’en peux plus », c’est le départ d’une attitude active vers le rétablissement. Quand je parle de ma souffrance, je ne suis déjà plus dans ma souffrance. C’est une des grandes vertus de la parole.

Par ailleurs, il n’y pas de honte à se faire aider et c’est même un signe d’intelligence sauf à avoir la croyance que ne pas faire face, seul, à une difficulté est une faiblesse et qu’il faut être « fort » en toutes circonstances.

Or, sous stress, nous régressions tous. La force de la régression dépend de l’intensité et de la durée du stress, également de la répétitivité des situations stressantes. Nous ne sommes pas égaux à cet égard.

Un stress léger restera au niveau de notre cortes préfrontal, étage des pensées et de la volonté, un stress plus important ou répété affectera en plus les émotions et notre cerveau limbique et un stress très intense pourra aller jusqu’à nos réactions archaïques de fuite –, agression – inhibition d’action de notre cerveau reptilien.

Pour « psycho-dégrader » (comme biodégrader mais psychiquement) une souffrance psychique, nous avons deux voies saines, deux voies dommageables et au total quatre « boutons » :

Sains :

  • La parole ;
  • L’imaginaire (les rêves et toutes les créations artistiques ;

Dommageables : les passages à l’acte.

  • Tournés vers les autres : la violence ;
  • Retournés vers soi : les somatisations (tomber malade).

Ce sont les raisons pour lesquelles ne pas rester seul et se faire aider est la meilleure manière de sortir du cycle vicieux de la souffrance et de la dévalorisation.

« S’écouter »

Ce terme à mauvais presse dans notre culture dans laquelle la force de caractère est glorifiée : « il faut être fort à tout prix ». « S’écouter » est perçu comme une faiblesse et revêt un caractère péjoratif. C’est très injuste car « s’écouter », c’est avant tout accepter de se laisser sentir, recevoir les informations que les différentes parties de vous-mêmes envoient à votre Adulte intérieur pour évaluer une situation.

Il s’agit donc là d’être à l’écoute de soi-même et il se trouve que nous avons beaucoup plus d’informations en nous face à une situation que nous ne le croyons généralement, sauf si sa violence crée un trauma que des approches psychothérapeutiques comme l’EMDR peuvent traiter.

Même si nos éléments d’appréciation d’une situation, d’une demande, sont floues, notre intuition peut être une source intérieure très précieuse. Pour peu que nous acceptions d’être à son écoute car elle est souvent juste et bonne conseillère pour nous-mêmes.

Muscler cette écoute de soi-même s’apprend et se développe et la bonne nouvelle est que nous en sommes tous capables.

Sortir de la position de victime.

Bien entendu, il ne s’agit pas de suggérer ici qu’être victime est votre position de vie favorite en toutes circonstances et choisie consciemment, mais ce sentiment est très répandu chez les personnes en burnout.

Cela peut être le sentiment d’être victime des circonstances, de l’entreprise, de soi-même, parfois le sentiment de ne pas avoir « assuré » malgré tous vos efforts, d’avoir été défaillant-e, et cela sous le regard ou avec les allusions plus ou moins directes et condescendantes de l’entreprise de pas avoir été « fort-e », puisqu’être fort-e (c’est-à-dire ne pas sentir) est ce que glorifie une grande partie de la société et du monde professionnel.

Avoir atteint et dépassé cette limite pour vous est le signe que vous avez été débordé-e par la vague des tâches et responsabilités pendant une certaine période de temps. Vous faire aider et travailler sur votre capacité à dire non, à mettre des limites, à affirmer votre volonté de vous protéger pour ne pas retomber dans le même schéma va vous permettre de retrouver votre puissance et votre pouvoir sur votre vie.

Apprendre à dire non et à fixer des limites.

Ceci est un vaste sujet.

Quel est le sens et l’intérêt de fixer des limites aux autres et à vous-même ?

C’est d’abord de vous respecter et que vous soyez respecté, au sens de ne pas vous maltraiter ou de ne pas l’être par d’autres.

C’est ensuite de vous protéger, c’est-à-dire de protéger votre territoire de l’identité au sens large, psychique et physique.

C’est enfin d’exprimer ou de récupérer votre puissance personnelle, c’est-à-dire exister et vous manifester au monde comme une personne importante,d’abord à vos propres yeux, et responsable de sa vie.

Qu’est-ce que fixer des limites ?

C’est sentir et savoir jusqu’où vous êtes d’accord d’aller, d’agir, de travailler, de dépenser de l’énergie, de recevoir, d’accepter, de refuser …, bref, de respecter ou faire respecter ces limites. Il s’agit donc parfois de dire non à ce qui vous est demandé, explicitement ou implicitement, ou même à ce que vous imaginez qui est attendu de vous.

Cela suppose de « s’écouter » (voir point suivant) et aussi de travailler sur le sens qu’à pour vous d’accepter toute demande, de « devoir » vous donner corps et âme à une activité professionnelle, de vous croire obligé « d’encaisser » encore et toujours, sans fin …

Cela revient à regarder vos peurs liées à dire non et marquer des limites dès lors que le volume de travail qui vous est demandé dépasse vos capacités, empiète sur votre vie personnelle, génère un stress préjudiciable à votre bien-être, voire à votre santé.

La difficulté à dire non, pas au sens du rebelle (qui existe en disant non), renvoie souvent à une dimension de « Fais plaisir », c’est-à-dire d’une croyance installée lors du développement de la personne et venant de messages contraignants parentaux autour de l’idée que vous ne serez accepté/reconnu/aimé que si vous accédez aux demandes des autres. Ou plus exactement que dire oui à tout (faire plaisir à l’autre) est le moyen d’être reconnu et accepté.

Le travail de coaching consiste à explorer et détailler des situations concrètes, étape par étape, et de repérer à partir de quelle partie de vous-même vous interagissez. Est-ce depuis :

  • Votre Enfant adapté soumis intérieur qui a peur de ne plus être aimé, c’est-à-dire d’être rejeté, et qui va dire oui et qui va mettre beaucoup d’énergie à se conformer toujours ?
  • Votre Enfant adapté rebelle intérieur qui va toujours s’opposer et être toujours contre ?
  • Depuis votre Parent normatif intérieur qui va trouver inacceptable toutes ces demandes et faire la leçon autour de vous et y compris à votre hiérarchie sur un ton de « il faut », « vous devez » …
  • Depuis votre Adulte intérieur, la partie de vous en relation avec la réalité de l’ici et maintenant, qui évalue, apprécie, estime, reçoit les informations des autres parties de vous-même et choisit d’accepter ou de refuser compte tenu de tous les paramètres.

Le travail consistera à s’entrainer, avec l’aide du coach, à muscler votre Adulte de telle manière à ce que vos choix soient des vraies décisions dont vous prenez la responsabilité.

II – Négocier son départ après un burnout

Après l’arrêt de travail, le retour dans l’entreprise peut être l’occasion de négocier votre départ notamment si les conditions de travail n’ont pas changé dans l’entreprise et que partir vous apparaisse comme la seule option.

Une fois cette décision prise, pour bien négocier votre départ, il est nécessaire, non seulement de définir votre stratégie, vos objectifs, votre timing et, en plus, de considérer à minima :

Ne pas commencer à négocier, ne pas donner d’indication à cet égard ni répondre à aucune sollicitation allant dans ce sens, pendant la période d’arrêt de travail.

Si vous êtes en burnout, c’est que vous êtes allé au-delà de vos capacités d’adaptation. Or, nous ne sommes pas égaux face au stress, du fait :

  1. De notre personnalité : vulnérabilité, comportement, prédispositions biologiques …
  2. De notre situation particulière : isolement affectif ou social, d’absence de facteurs de protection (soutiens)
  3. De notre histoire,

Cette vulnérabilité évolue au cours de la vie d’où une grande variabilité des réponses psychiques, physiques et comportementales au stress.

De ce fait, il est important de prendre tout le temps dont vous avez besoin pendant votre arrêt de travail pour vous remettre et de surtout ne pas précipiter les choses et ne penser qu’à vous dans cette circonstance, c’est-à-dire vous donner la 1ère place. Je sais, c’est difficile à faire car si vous en êtes arrivé là, c’est que vous avez pensé plus à votre entreprise qu’à vous-même.

Si votre entreprise vous propose de négocier votre départ pendant votre arrêt de travail prescrit par un médecin, et si elle essaie de le faire, refusez-le ! Pendant cet arrêt de travail, n’ayez aucun contact avec votre entreprise, ne regardez pas vos mails et coupez votre téléphone portable professionnel sinon tout contact réactiverait la zone sensible et douloureuse en vous.

En d’autres termes, faites à ce moment-là ce que vous n’avez pu faire auparavant : protégez-vous ! Ceci est le résultat d’un travail avec un coach et un thérapeute pour regarder ce qui a fait que vous n’avez pu mettre des limites protectrices pour vous-même.

Négocier son départ

Une négociation de départ après un burnout devra suivre les mêmes étapes que toute négociation de départ : définition d’objectif, stratégie, tactique, préparation des entretiens de négociation, entretiens, finalisation (cf. les autres articles sur ces thème).

Comme toute négociation, il s’agit de l’établissement d’un rapport de force et dans le cas d’un burnout, chacune des parties à sa part de responsabilité à la survenance du burnout. Vous, en n’ayant pas su/pu mettre les limites au bon moment, et l’entreprise en vous en demandant trop ou, en tous cas, en n’ayant pas mesuré vos difficultés et vos souffrances ou encore, pire, en n’en ayant pas tenu compte bien qu’identifiées.

Les conseils généraux à garder en tête sont :

  • Dès que vous sentez cette dérive en vous, dès que vous vous sentez débordé-e, tirez la sonnette d’alarme avec votre responsable hiérarchique ;
  • Documentez par écrit vos entretiens d’évaluation et vos entretiens sur ce sujet avec vos responsables hiérarchiques et, s’ils/elles ne le font pas eux/elles, faites-le vous. « Dans notre entretien du xxxxx, nous avons dit que xxxxxxx, j’ai bien noté que xxxxxx, etc. ». Si ces notes ne sont pas contestées, alors ils/elles sont d’accord. S’ils/elles ne sont pas d’accord, ils/elles seront obligés de vous répondre par écrit, exigez-le !
  • Si vous faites l’objet de harcèlement moral, documentez ce qui se passe, ayez des témoins, parlez-en à un médecin, à la médecine du travail, à votre syndicat, à vos représentant-e-s du personnel, ne restez pas seul-e avec cette situation !

Les risques psychosociaux doivent être mesurés et prévenus, c’est la loi. Cf.

Vous venez de découvrir nos conseils sur comment négocier son départ après un burnout.

Pour en savoir plus sur comment négocier son départ après un burnout écrivez-nous en passant par notre formulaire de contact ou réservez un RDV avec un coach expert en négociation de départ de notre cabinet de coaching

III – Faut-il démissionner ?

Non. Clairement, non, sauf si votre état psychique est tellement endommagé que l’idée même de retourner, même un peu, dans votre entreprise, vous soit insupportable auquel cas, vous n’êtes pas prêt à y retourner.

Ce peut apparaître comme une solution de facilité et, par certains aspects, ça l’est. Mais !

Si vous en êtes arrivé-e là, c’est que votre employeur a exigé trop de vous et que vous n’avez pas su/pu mettre les limites protectrices pour vous-même. L’entreprise y a donc sa part de responsabilité, il serait trop simple et trop facile qu’elle s’en tire à si bon compte ! Et votre souffrance à vous là-dedans ?

Une négociation de rupture conventionnelle du CDI, ou, à défaut, un contentieux tranché aux prud’hommes, seront un morceau de la réparation de ce qui a été brisé en vous.

Il existe au moins deux autres raisons majeures qui poussent à démissionner :

  • Vous avez trouvé un nouvel emploi et vous souhaitez être libre rapidement alors vous donnez votre démission. C’est un choix respectable et, d’une certaine manière, plutôt positif.
  • L’entreprise exerce une pression sur vous, de manière active (en vous amenant à croire que c’est la seule et meilleure solution) ou de manière passive (en vous « placardisant », c’est-à-dire en ne vous confiant que des missions sans intérêt ou désagréables ou plus aucune mission du tout). Cette passivité n’est est pas moins agressive et cette situation est beaucoup plus négative. Dans ce cas, démissionner peut même vous apparaitre comme un soulagement puisque cette pression s’arrêtera.

Or, dans une perspective de carrière professionnelle, il ne faut jamais remettre sa démission et, dans les 2 cas, il convient de discuter avec l’entreprise car il y a toujours moyen de l’amener au dialogue. Sinon, une entreprise, dont la pression du temps est différente de la vôtre, aura tous intérêt à jouer la montre

SI l’idée de donner votre démission vous semble la meilleure solution alors il convient de réfléchir d’abord à différents aspects :

  • Conséquences d’une démission
  • On ne prête qu’aux riches
  • Y a-t-il des options plus souples que la démission ?
  • Qu’est-ce que la rupture conventionnelle ?
  • Quelles sont les bonnes questions à se poser avant de donner sa démission ?

Survolons 2 de ces aspects dans le cadre de cet article.

Conséquences d’une démission

Elles sont multiples et peuvent se révéler assez graves sur le plan de la gestion d’une carrière professionnelle même si, sur le court terme, elle peut apporter un soulagement.

Si vous avez démissionné sous la pression, vous vous retrouvez brutalement sans rien : vous n’avez pas doit au revenu de remplacement (allocations ASSEDIC), vous êtes sans emploi et forcément en position de faiblesse pour en négocier un nouveau.

Lorsque vous postulerez à un nouveau poste, vous serez moins attirant qu’une personne en poste. C’est assez injuste mais c’est une réalité très fréquente.

Dans ce cas, autant ne pas dire que vous êtes sans emploi dès lors que votre départ est récent (c’est-à-dire de 1 à quelques mois), les « trous » dans les CV ne sont pas vendeurs !

Y a-t-il des options plus souples ?

Il est toujours possible d’amener une entreprise au dialogue pour qu’elle discute, avec vous, de vos conditions de départ. Il ne s’agit pas d’agresser ou d’attaquer et surtout pas de s’aplatir, mais de poser les problèmes et de trouver des solutions.

La négociation entre un cadre ou un employé et un employeur est un jeu de diplomatie dont l’objectif est que l’entreprise soit amenée à vous dire : « peut-être vaut t’il mieux qu’on se sépare ».

Les options autres que la démission, sont le licenciement ou la rupture conventionnelle. Toutes 2 vous permettent de bénéficier des indemnités de chômage et ouvrent la voie à un négociation d’indemnités de type transactionnelle, c’est-à-à dire au-delà du légal et du conventionnel (au sens de la convention collective à laquelle votre entreprise s’est rattachée).

IV – Retourner travailler dans la même entreprise ?

Puisque les mêmes causes ont toutes les chances de produire les mêmes effets, non. Sauf si vous (et eux) ont pris conscience des changements à apporter et les mettent en place, alors peut-être.

Dans la majorité des cas, il est préférable, sauf cas extrême de pénurie absolue d’emploi là où vous vous trouver, de ne pas le faire.

Cela marquera la coupure avec ce passé douloureux pour vous, en admettant que vous y ayez travaillé pour que, pour la part de responsabilité qui vous revient, vous puissiez adopter d’autres pensées, comportements & réactions dans les situations de stress, c’est-à-dire mettre des limites.

V – Combien de temps pour se remettre d’un burnout ?

C’est n’importe quoi entre 3 semaines et 3 ans. L’aide d’un-e coach-e, d’un-e thérapeute, en plus de celle d’un-e avocat-e, sera un élément important de votre rétablissement et des changements qui permettront que cette situation ne se reproduise pas.

Conclusion

Faire un burnout est bien souvent vu comme une faiblesse par la société et le monde professionnel, voire par vous-même ! Ceci est injuste car vous avez fait de votre mieux. Aucune personne, jamais, ne devrait être malade de son travail et faire un burnout n’est jamais un choix fait de gaité de cœur, bien au contraire car il est très douloureux.

Si le poste dans lequel vous êtes, dépasse vos capacités ou possibilités, alors votre employeur et vous-même vous êtes peut-être trompés dès les départ en termes d’adéquation ou bien la dérive de charge n’a pas été repérée et prise en compte.

Au retour, si votre choix est de partir, vous êtes légitime à négocier votre départ avec autant de droits et de puissance qu’en dehors de tout burnout.

Pour en savoir plus sur comment négocier son départ après un burnout écrivez-nous en passant par notre formulaire de contact ou réservez un RDV avec un coach expert en négociation de départ de notre cabinet de coaching