Comment surmonter le syndrome de l’imposteur en 2024 ?

Comment surmonter le syndrome de l'imposteur

Comment surmonter le syndrome de l’imposteur : travail et vie privée

Dans cet article, vous découvrirez comment surmonter le syndrome de l’imposteur dans votre travail et dans votre vie privée.

Partant du principe qu’un accompagnement sur mesure avec un coach de vie de notre cabinet de coaching est parfois nécessaire pour dépasser cette problématique, cet article se propose néanmoins de mettre en évidence la littérature scientifique sur ce sujet et de fournir quelques conseils pratiques faciles à mettre en œuvre.

Si malgré d’excellents résultats, vous avez l’impression que votre réussite est le fruit de la chance et que vous avez du mal à vous attribuer les mérites de vos actions au travail et que vous vivez dans l’angoisse que votre manque de compétence soit découvert par les autres en dépit des éloges de votre entourage professionnel ou personnel, vous pourriez être victime du syndrome de l’imposteur.

Pour le découvrir, je vais vous présenter quelques notions de base sur ce sujet.

Ensuite, vous découvrirez des conseils pratiques qui vous aideront à mieux contrôler ce syndrome.

Avant de passer aux conseils, il est important de définir ce que l’on entend par syndrome de l’imposteur et prendre conscience de ses conséquences possibles.

Qu’est-ce que c’est le syndrome de l’imposteur ?

En accord avec Calvard (2018) le syndrome de l’imposteur est un sentiment persistant d’insuffisance et de fraude malgré des preuves de compétence et de réalisations.

Sakulku et Alexander (2011) ont résumé six caractéristiques identifiées pour la première fois par Clance et Imes (1978) que les personnes souffrant du syndrome de l’imposteur possèdent, dans McGee (2017) :

  1. Le cycle de l’imposteur – faire face à une tâche liée à la réussite conduit à l’anxiété, au doute de soi et l’inquiétude, qui conduit à une préparation excessive et / ou à la procrastination, suivie d’un accomplissement, un sentiment de soulagement, la réduction des retours positifs, suivi de fraude perçue, doute de soi accru, dépression et anxiété.
  2. Le besoin d’être spécial, d’être le meilleur.
  3. Aspects Superwoman / Superman – l’envie d’être parfaite.
  4. Peur de l’échec.
  5. Déni de compétence et éloge au rabais.
  6. Peur et culpabilité face au succès.

Quels sont les dangers du syndrome de l’imposteur ?

Villwock, Sobin, Koester et Harris (2016) montrent une corrélation entre le syndrome de l’imposteur et le risque de burnout.

Si vous êtes en situation d’épuisement professionnel, je vous conseille de lire l’article négocier son départ après un burnout.

Lorsque le syndrome de l’imposteur est identifié chez une personne, il est généralement accompagné d’autres problèmes, tels que la dépression (McGregor et al., 2008; Oriel et al., 2004; Ross, Stewart, Mugge, & Fultz, 2001) et l’anxiété (Clance et O’Toole, 1987; Thompson et al., 1998). De plus, l’imposteur présente des comportements de bourreau de travail qui mènent à l’épuisement et augmentent le risque d’épuisement professionnel (Cowman Et Ferrari, 2002; Kets de Vries, 2005; Kumar et Jagacinski, 2006). Les récompenses et la reconnaissance de leur travail, est alors associée à des problèmes d’anxiété, de stress et d’équilibre entre le travail et la vie privée qui déterminent que l’imposteur voit les deux comme indésirables (Cowman et Ferrari, 2002; Sakulku et Alexander, 2011), dans Joshi et Mangette (2018).

Maintenant que vous connaissez le risquez probables de ce syndrome, voici quelques conseils issus de la littérature scientifique qui vous permettront de mieux gérer le syndrome de l’imposteur autant dans votre vie professionnelle que dans celle personnelle.

Voici brièvement mes conseils :

1 – Evaluez-vous de façon plus juste

2 – Dépassez la peur de l’échec et la peur du succès

3 – Renforcez l’estime de soi, la confiance en soi et l’auto-efficacité

4 – Agissez sur vos croyances, votre dialogue interne et l’affirmation de soi

5 – Focalisez-vous sur vos progrès et sur des objectifs atteignables

6 – Dépassez le perfectionnisme, le manque de discipline et la procrastination

1 – Evaluez-vous de façon plus juste

Les recherches montrent que de façon générale, les individus qui se sentent des imposteurs ont une difficulté à s’évaluer de façon objective, tendent à se percevoir comme moins compétents que les autres et attribuent leurs résultats positifs à des facteurs externes ainsi que leurs échecs à leurs moindres compétences.

En accord Bravata et al. (2019) les personnes atteintes du syndrome de l’imposteur ont des difficultés à attribuer avec précision leur performance à leur compétence (c.-à-d., ils attribuent les succès à des facteurs externes comme la chance ou recevoir de l’aide d’autrui et attribuer les revers comme preuve de leur insuffisance professionnelle). Gerstmann (1998) montre que les imposteurs :

  • décrivent les autres comme les percevant comme plus positifs que les imposteurs se perçoivent
  • ne se décrivent pas de la même manière qu’ils pensent que les autres aimeraient qu’ils le soient
  • se décrivent comment ils sont lorsqu’ils sont avec d’autres différemment de la façon dont ils se décrivent tout seuls
  • se décrivent en utilisant des termes moins positifs que les non-imposteurs

L’incohérence manifeste entre leurs sentiments et les éléments objectifs positifs (succès, reconnaissances, compliments) les amènent à ne considérer que leur ressentis subjectifs Harvey et Katz (1985).

Les imposteurs semblent en effet sous-estimer davantage leurs compétences dans un contexte public que sans celui privé et éprouvent moins d’affects positifs face à une réussite, surtout lorsque cette réussite est publique Leary et al., (2000).

Les imposteurs présentent une importante peur de l’évaluation négative de la part des autres (Brauer & Wolf, 2016; Chrisman et al., 1995; Clance & O’Toole, 1987; Ross & Krukowski, 2003; Thompson et al., 2000).

Dans le contexte professionnel, Sharma (2018) montre que les personnes les plus optimistes par rapport à leur carrière sont moins impactées par le syndrome de l’imposteur et sont plus satisfaites de leur carrière.

L’une des façons de vous évaluer de façon plus appropriée consiste à utiliser le pouvoir de la bienveillance.

En ce sens Barr-Walker et al. (2020) montrent que le soutien des collègues et le mentorat sont des stratégies de coping externes efficaces pour réduire le syndrome de l’imposteur.

En accord avec Stifano (2018) une autre stratégie efficace pour réduire le syndrome de l’imposteur consiste à développer l’autocompassion.

En résumant, du moment que syndrome de l’imposteur impacte l’évaluation objective des faits, un gain d’objectivité peut être obtenu par des stratégies visant à renforcer l’optimisme, la bienveillance et l’autocompassion.

Conseil pratique

A l’aide du tableau suivant, partez d’une situation donnée et écrivez votre ressenti par rapport à cette situation, puis passez à l’évaluation optimiste, à savoir développer une signification plus positive de votre évaluation de départ.

Ensuite, en reprenant votre propre évaluation, écrivez une nouvelle évaluation moins critique que celle de départ.

Enfin, si vous en avez la possibilité, demandez à une personne bienveillante de votre entourage professionnel de partager avec vous son évaluation de la situation.

Pour terminer, résumez le décalage global entre votre évaluation initiale et les autres.

Cette prise de conscience, sera le point de départ de votre changement qui vous permettra de vous rapprocher d’une évaluation plus juste.

Un coach de vie est en mesure de faciliter ce changement qui vous permettra de vous épanouir davantage et atteindre vos objectifs professionnels et personnels.

Maintenant que vous avez compris l’importance de vous évaluer de façon plus juste, le prochain conseil consiste à dépasser la peur de l’échec et la peur du succès.

2 – Dépassez la peur de l’échec et la peur du succès

Les individus touchés par le syndrome de l’imposteur sont davantage exposés autant à la peur de l’échec qu’à celle du succès.

Peur de l’échec

Thompson, Foreman et Martin (2000) montrent que les imposteurs rapportent moins de contrôle, une plus grande anxiété, plus d’affect négatif et une plus grande inquiétude face aux erreurs que les non-imposteurs.

Sightler et Gravely Wilson (2001) montrent que ses sentiments d’imposteur plus intenses étaient associés à un locus de contrôle externe et à un effet perçu plus fort du travail sur la vie de famille.

D’un point de vue empirique, les imposteurs tendent à éprouver de profonds sentiments de non-contrôle sur leur environnement et à favoriser un LOC externe (Brauer & Wolf, 2016; Cohen, 1990; Cromwell et al., 1990; Robinson & Goodpaster, 1991; Rohrmann et al., 2016; September et al., 2001; Sightler & Wilson, 2001; Thompson et al., 2000; Vergauwe et al., 2015).

En résumant la peur de d’échec de ces personnes pourrait être liée à un moindre contrôle perçu provoqué par un lieu de contrôle plutôt externe.

C’est-à-dire que ces individus attribuent davantage leurs résultats à des facteurs externes qui ne dépendent pas d’eux.

La peur de l’échec est l’une des tendances les plus répandues associées à la PI (Ross et al., 2001). La peur de l’échec encourage les imposteurs à éviter les projets et activités difficiles avec une moindre chance de succès, afin d’éviter les conséquences négatives qui résultent d’un échec (Sahragard et Baharloo, 2009), dans Gao Nhia (2015).

Il a été confirmé que les imposteurs internalisent davantage leur échec que les non-imposteurs (Thompson et al., 1998).

L’incertitude ressentie à l’égard des bonnes stratégies à mettre en place et le pessimisme quant à la possibilité de réellement réussir à la hauteur des objectifs fixés alimentent la peur de l’échec des imposteurs (Clance, 1985; Clance & O’Toole, 1987; Ross et al., 2001). Elle les conduit à :

  • viser des objectifs moindres, en deçà de leur potentiel réel afin d’être certains de ne pas risquer de subir un échec 
  • à éviter les situations difficiles, trop compétitives ou pouvant induire un échec trop important 
  • à éviter la réalisation de tâches ayant pu être brillamment réussies par un membre de l’entourage

Un échec est pour les imposteurs synonyme d’humiliation (Cowman & Ferrari, 2002; Kohut, 1984; Langford & Clance, 1993; White, 2001).

Pour terminer sur la peur de l’échec, ce moindre contrôle perçu conduit à des émotions désagréables, à un désengagement, à une plus grande internalisation de l’échec et à moins d’actions pour essayer de faire face de façon efficace aux événements.

Peur du succès

A la peur de l’échec s’accompagne également celle du succès.

En ce sens, Sahragard et Baharloo (2009) montrent que les personnes qui éprouvent le syndrome de l’imposteur ont une plus grande peur du succès.

Les imposteurs craignent de ne pas pouvoir réussir une tâche nouvelle ou de ne pas pouvoir répéter un succès déjà réalisé (Chae et al., 1995; Clance & O’Toole, 1987; Thompson et al., 1998).

Malgré une réussite et quels que soient les feedback, les imposteurs rejettent les signes de reconnaissance, de félicitations ou les compliments qui leurs sont adressés (Brauer & Wolf, 2016; Clance & O’Toole, 1987).

Ils se sentent en effet non-méritants ces succès ou considèrent ne pas en avoir droit (Gibson-Beverly & Schwartz, 2008; Ross & Krukowski, 2003). Ils tendront même à rechercher constamment des excuses afin de minimiser, rejeter ou dénigrer leur réussite (Ferrari & Thompson, 2006).

Cette peur du succès s’explique notamment par leur faible perception de compétence et leur mauvaise attribution, les amenant à ne pas se sentir légitimes.

Elle se traduit donc dans le syndrome de l’imposteur (Chae et al., 1995; Clance, 1985; Fried-Buchalter, 1992, 1997; McElwee & Yurak, 2010) :

  • la peur du changement, surtout personnel et individuel 
  • la peur d’amener de nouvelles exigences, plus difficiles, conférant un risque d’échec plus important 
  • la peur de ne pas pouvoir être à la hauteur à l’avenir

En résumant, ces individus :

  • ont des difficultés à s’attribuer le mérite des résultats qu’ils atteignent
  • ils attribuent leurs résultats à des facteurs externes
  • ils vivent dans la peur d’être démasqués
  • ayant des difficultés à internaliser leur réussite de façon appropriée ils tendent à ne pas s’exposer à de nouvelles situations

Conseil pratique

Je vous invite à rédiger deux listes. Dans la première liste vous écrivez toutes les actions que vous avez mises de côté à cause de votre peur d’échouer.

Dans la deuxième, vous écrivez toutes les actions que vous avez évitées à cause de votre peur du succès.

Maintenant, réorganisez ces actions par ordre d’importance et partez de la plus importante.

Pour chaque action reportée, identifiez l’émotion que vous avez ressentie.

Ecrivez cette émotion, le message qu’elle vous a apportée et la signification que vous avez donnée à votre ressenti.

S’il s’agit d’une peur, écrivez avec précision de quoi vous avez peur en quelques lignes.

Ensuite, écrivez 3 raisons objectives qui contredisent votre peur.

Puis, planifiez une action vous permettant de commencer à sortir de votre zone de confort.

Voici de suite une vidéo dans laquelle je vous explique comment sortir de votre zone de confort :

Si vous souhaitez aller plus loin sur le thème de la zone de confort, je vous invite à découvrir l’article comment sortir de sa zone de confort : le guide complet.

Pour vaincre la peur de l’échec et du succès et atteindre plus rapidement vos objectifs, vous pouvez profiter de l’expertise d’un coach de vie.

Maintenant que vous avez compris l’importance de dépasser la peur de l’échec et celle du succès, le prochain conseil consiste à renforcer l’estime de soi, la confiance en soi et l’auto-efficacité.

3 – Renforcez l’estime de soi, la confiance en soi et l’auto-efficacité

Les recherches sur le syndrome de l’imposteur montrent que les personnes se percevant comme des imposteurs sont exposées à une moindre estime de soi, confiance en soi et auto-efficacité.

En ce sens, Schubert et Bowker (2019) montrent que les personnes ayant une estime de soi faible ou élevée et instable, ont de plus grandes probabilités d’être vulnérables aux sentiments du syndrome de l’imposteur par rapport aux individus ayant une estime de soi élevée et stable.

Comme nous l’avons vu précédemment, ces individus tendent à ne pas sortir de leur zone de confort par peur d’être exposés au jugement des autres et d’être découverts et considérés comme des personnes incompétentes. 

Cela se produit même si en réalité ces individus sont tout à fait capables de performer autant bien que les autres ou qu’ils ont déjà atteint des résultats importants.

Il est donc possible que pour protéger une estime de soi déjà faible, ces personnes décident de la surprotéger en évitant toute action pouvant les mettre en danger.

 En même temps, les recherches ont montré que les imposteurs ont des difficultés à internaliser leur compétences et accomplissements.

Cela a un impact négatif autant sur la confiance en soi que sur l’auto-efficacité.

En ce sens, Dahvlig (2013) montre que cela a comme effet que les personnes qui ont une moindre confiance en soi et auto-efficacité ont une plus grande probabilité d’expérimenter le syndrome de l’imposteur.

En résumant, en partant du principe que l’estime de soi et la confiance en soi sont fortement liées, il est fort probable que ce sentiment d’incompétence de l’imposteur le conduise à se surprotéger en réduisant ses actions pour éviter de trop s’exposer au regard et au jugement des autres.

Du moment que l’imposteur est impacté de façon exagérée par les jugements des autres dont il reste très dépendant, un moyen d’accompagner ces personnes consiste à réduire cette dépendance en les aidant à se définir de façon plus objective à partir d’éléments factuels et se situant dans leur sphère d’influence.

En ce sens, la restitution d’une image plus positive et réaliste de soi intervient vraisemblablement au travers du sentiment d’efficacité personnelle et de ses quatre sources, prédicteur conséquent du syndrome de l’imposteur (Blondeau, 2014; Vergauwe et al., 2015).

Le fait de se questionner de manière adaptée et bien intégrer leurs réussites peut permettre aux imposteurs de mieux les considérer.

En résumant, un moyen efficace de renforcer l’estime de soi, la confiance en soi et l’auto-efficacité consiste à aider ces individus à prendre conscience de leurs compétences, de leurs accomplissements et de l’importance d’améliorer leur sentiment d’auto-efficacité pour être moins influencés par l’opinion de leur entourage professionnel ou personnel. 

Pour aller plus loin sur le thème de la confiance en soi, je vous conseille de découvrir mes conseils pour reprendre confiance en soi.

Conseil pratique

Partez de vos accomplissements les plus importants au niveau professionnel et personnel. Pensez à ce dont vous êtes fier.

Ensuite, écrivez les compétences qui vous ont permis d’atteindre ces résultats.

Maintenant, donnez-vous le mérite de vos accomplissements en écrivant une phrase de votre choix et en lisant cette phrase à vois haute tous les jours.

Par exemple, j’ai atteint ce résultat grâce à mes compétences, je suis fier de moi pour ce que j’ai accompli et je mérite mon succès personnel et professionnel. 

Enfin, focalisez-vous sur votre ressenti et faites quelque chose qui vous fait plaisir pour célébrer et marquer dans votre esprit votre réussite.

Maintenant que vous avez compris l’importance de renforcer l’estime de soi, la confiance en soi et l’auto-efficacité, le prochain conseil consiste à agir sur vos croyances, votre dialogue interne et sur l’affirmation de soi.

4 – Agissez sur vos croyances, votre dialogue interne et l’affirmation de soi

Les recherches montrent que les croyances jouent un rôle important dans le syndrome de l’imposteur beaucoup plus au niveau des cognitions que des émotions éprouvées par ces individus.

C’est pour cela, que l’un des meilleurs moyens d’accompagner une personne concernée par le syndrome de l’imposteur consiste à l’aider à prendre conscience de comment ses croyances impactent son comportement, son ressenti et les résultats qu’elle obtient.

En ce sens, les personnes confrontées au phénomène de l’imposteur semblent donc être principalement affectées par les composantes cognitives de l’anxiété (par exemple, les doutes, l’appréhension et le manque de confiance) plutôt que par la tension émotionnelle ou physique (comme l’agitation physique, la nervosité).

De même, en ce qui concerne le trait dépression, il existe des associations positives élevées avec les humeurs dysphoriques, mais seulement de faibles négatives avec l’euthymie.

Les individus avec un concept de soi imposteur sont donc moins caractérisés par l’incapacité d’éprouver des émotions positives, telles que la joie, que par l’incapacité de contrôler leurs peurs et appréhensions.

Les résultats actuels suggèrent que la principale problématique du phénomène de l’imposteur est d’ordre cognitif plutôt qu’émotionnel, ce qui correspond à l’expérience d’anxiété décrite ci-dessus, dans Rohrmann, Bechtoldt et Leonhardt (2016).

Agir sur efficacement sur la dimension cognitivo-comportementale de la croyance permet dont de réduire l’anxiété éprouvée par ces personnes et peut favoriser la mise en place de nouveaux comportements plus efficaces.

Sans ce travail sur les croyances l’individu peut avoir des problèmes autant dans sa vie privée que professionnelle.

En accord avec Neureiter et Traut-Mattausch (2017) les imposteurs peuvent construire leur carrière sur la base de fausses croyances sur leurs capacités et compétences.

Un moyen de réinterpréter les événements consiste justement à prendre conscience de ses croyances.

Cela signifie qu’une approche de type cognitivo-comportementale comme celle mise en œuvre au cours du coaching peut être très efficace pour aider les personnes faisant face au syndrome de l’imposteur.

Pour aller plus loin sur le thème des croyances, je vous invite à découvrir l’article comment surmonter les convictions limitantes.

Un autre moyen complémentaire au travail sur les croyances consiste à modifier et réadapter autant le dialogue interne que la communication avec les autres.

Le but étant de favoriser la prise de conscience autant de toutes les compétences de l’individu que de ses points d’amélioration, tout en évitant des remises en question trop brusques pouvant affecter négativement l’estime de soi et bloquer par conséquent l’évolution d’une identité plus stable c’est-a-dire moins dépendante de l’opinion et du jugement du monde externe.

Les imposteurs présentent une forte auto-dépréciation, basée sur l’autocritique constante (McGregor, Gee, & Posey, 2008) et de hauts standards de réussite et d’évaluation personnelle (Vergauwe et al., 2015).

Tip, Tanitimlari et Sor (2018) montrent que les personnes ayant un syndrome de l’imposteur plus élevé ont de moindres compétences sociales par rapport à ceux  qui ont des niveaux plus faibles.

L’accompagnement des imposteurs implique aussi un travail d’affirmation de soi du fait des difficultés éprouvées par ces personnes à formuler des demandes et des refus, recevoir les critiques ou accepter les compliments (Clance et O’Toole, 1987; Clark et al., 2014; Thompson et al., 1998).

Conseil pratique

Dans un premier temps, je vous conseille de prendre conscience de votre dialogue interne, à savoir de votre façon de communiquer avec vous-même.

A partir de maintenant, écrivez sur un cahier les mots, les expressions et votre attitude envers vous-même.

Contentez-vous d’abord d’enregistrer votre propre communication. Ensuite, commencez à introduire des alternatives plus bienveillantes à votre communication interne.

Dans un deuxième temps, prenez conscience de votre façon de communiquer avec les autres en vous focalisant sur vos difficultés à vous affirmer, à vous attribuer le mérite de vos actions et à utiliser les émotions pour améliorer la qualité des relations avec votre entourage.

Comme auparavant, commencez à modifier votre langage en vous affirmant davantage et en étant plus bienveillant vers vous-même.

5 – Focalisez-vous sur vos progrès et sur des objectifs atteignables

Un moyen de gérer l’anxiété typique du syndrome de l’imposteur consiste à l’aider chaque individu à se focaliser sur ce qui dépend de lui.

De cette façon il apprendra à prendre conscience de ses talents tout en se libérant autant du besoin approbation que de la peur du jugement des autres

Un moyen d’y arriver, consiste à l’aider à se focaliser sur ses progrès et sur des objectifs qu’il perçoit comme atteignables.

Voici ce que montrent les recherches.

Parmi les stratégies de coping externe, le fait de continuer à apprendre est la stratégie la plus efficace avec le plus faible score moyen du syndrome de l’imposteur, dans Barr-Walker et al. (2020).

Du point de vue des neurosciences cognitives, l’induction d’un état d’esprit de croissance contribue à un meilleur contrôle cognitif (Schroder et al., 2014), ce qui pourrait être particulièrement utile, étant donné que les imposteurs démontrent un locus externe de contrôle et des attributions externes instables dans des situations de réussite ( par exemple, Brauer et Wolf, 2016), dans Zanchetta, Junker, Wolf et Traut-Mattausch (2020).

Le syndrome de l’imposteur est de manière générale associé à un faible sentiment d’efficacité personnelle (Clancey, 2015; Eschbach, 1990; Ives, 2011; Jöstl et al., 2012; Lapp-Rincker, 2003; Vergauwe et al., 2015).

Plus précisément, les imposteurs présentent une faible expérience active de maîtrise (Blondeau, 2014).

Cela témoigne de leurs difficultés à intégrer pleinement leurs compétences ou qualités malgré leurs réussites successives ou les indices objectifs de succès dans leur situation.

La position d’exigence se situe dans les tendances des imposteurs à éprouver une forte motivation à réussir en se fixant de hauts standards de réalisation et des objectifs irréalisables, tout en restant profondément insatisfaits de leurs performances (Thompson et al., 1998, 2000; Vergauwe et al., 2015).

En résumant, du moment que les personnes concernées par le syndrome de l’imposteur tendent à se fixer des objectifs difficiles à atteindre pour répondre aux attentes des autres, ce qui les exposent davantage au stress et à l’anxiété, aider ces personnes à se focaliser sur des actions et des objectifs plus réalistes, peut leur permettre :

  • d’internaliser plus efficacement leurs compétences
  • de s’attribuer le mérite de leurs accomplissements
  • de faciliter l’affirmation d’une nouvelle identité plus fonctionnelle

Conseil pratique

Prenez un aspect précis de votre vie professionnelle ou personnelle que vous aimerez améliorer mais que pour le moment est une source de stress et d’anxiété.

Fixez-vous un objectif réaliste que vous avez envie d’atteindre.

Si vous ne savez comment procéder, je vous invite à découvrir l’article comment se fixer des objectifs, les atteindre et être vraiment heureux.

Ensuite, commencez à utiliser une to-do list et votre agenda pour planifier des actions régulières vous permettant d’atteindre l’objectif que vous vous êtes fixé.

Agir de telle sorte vous permettra de progresser en protégeant l’estime de soi des jugements des autres tout en renforçant la confiance en soi et vous deviendrez le témoin de vos progrès.

Faire cela, vous permettra de vous sentir de plus en plus légitime autant dans votre vie professionnelle que dans votre vie privée.

6 – Dépassez le perfectionnisme, le manque de discipline et la procrastination

Les personnes concernées par le syndrome de l’imposteur ressentent une sorte de dépendance excessive face au regard externe.

Cela peut les conduire autant à un excès de perfectionnisme afin de coller à une image idéale qui projettent pour plaire aux autres, qu’à une démotivation liée à une faible estime et confiance en soi se manifestant sous forme d’un manque de discipline ou une tendance à la procrastination.

Voici ce que montrent les recherches.

Le perfectionnisme est étroitement lié au syndrome de l’imposteur, car les individus l’utilisent pour se convaincre qu’ils sont dignes de leur position élevée en livrant quelque chose de haute qualité et en évitant faire des reproches, dans Vinnicombe et Val Singh (2003).

Les employés concernés par des tendances imposteurs pourraient bénéficier de programmes de coaching axés sur l’amélioration de l’auto-efficacité et l’atténuation des préoccupations perfectionnistes inadaptées.

De plus, comme le montrent Bernard, Dollinger et Ramaniah (2010) le syndrome de l’imposteur est également lié à une moindre discipline et à une moindre compétence perçue.

Des études antérieures ont fourni des preuves empiriques de l’existence d’une association positive substantielle entre le phénomène d’imposteur et les comportements d’auto-handicap, c’est-à-dire la procrastination (Ross et al., 2001; Cowman et Ferrari, 2002; Want et Kleitman, 2006), dans Rohrmann, Bechtoldt et Leonhardt (2016).

En résumant, aider ces personnes à prendre conscience de leur excès de perfectionnisme et de leurs craintes exagérées quant aux attentes des autres, est essentiel pour qu’ils progressent de façon plus saine autant dans leur travail que dans leur vie personnelle.

Cela leur permettra de dépasser la procrastination.

Conseil pratique

Je vous propose de répondre aux questions suivantes pour vérifier si vous êtes concerné par les difficultés que l’on vient d’évoquer.

Avez-vous l’habitude de travailler plus que le nécessaire tout le temps sans vous sentir jamais satisfait ?

Vous inquiétez-vous souvent de ce que votre entourage professionnel et personnel pense de vous ?

Après avoir travaillé longtemps pour exécuter votre travail, éprouvez-vous de l’anxiété ou du stress ?

Vous sentez-vous souvent démotivé et avez-vous tendance à procrastiner et à ne pas respecter les délais ?

Répondre à ces questions est important pour mettre en place les changements nécessaires qui vous permettront de dépasser les pièges du syndrome de l’imposteur.

Si vous souhaitez aller plus loin sur le thème de la procrastination, je vous invite à lire l’article 10 conseils hors du commun pour arrêter de procrastiner.

Si vous souhaitez devenir plus discipliné, je vous conseille de lire l’article être plus discipliné dans votre vie : le guide ultime.

Tableau qui résume les conclusions des études abordées dans cet article

Auteurs et DatesConclusions des études
Calvard (2018)Le syndrome de l’imposteur est un sentiment persistant d’insuffisance et de fraude malgré des preuves de compétence et de réalisations.
Sakulku et Alexander (2011); Clance et Imes (1978); McGee (2017)Six caractéristiques identifiées pour les personnes souffrant du syndrome de l’imposteur.
Villwock, Sobin, Koester et Harris (2016)Montrent une corrélation entre le syndrome de l’imposteur et le risque de burnout.
McGregor et al. (2008); Oriel et al. (2004); Ross, Stewart, Mugge, & Fultz (2001); Clance et O’Toole (1987); Thompson et al. (1998)Le syndrome de l’imposteur est souvent accompagné de problèmes tels que la dépression et l’anxiété.
Cowman Et Ferrari (2002); Kets de Vries (2005); Kumar et Jagacinski (2006); Cowman et Ferrari (2002); Sakulku et Alexander (2011), dans Joshi et Mangette (2018)L’imposteur présente des comportements de bourreau de travail qui mènent à l’épuisement et augmentent le risque d’épuisement professionnel.
Bravata et al. (2019); Gerstmann (1998); Harvey et Katz (1985); Leary et al., (2000)Les personnes atteintes du syndrome de l’imposteur ont des difficultés à attribuer avec précision leur performance à leur compétence.
Sharma (2018)Les personnes les plus optimistes par rapport à leur carrière sont moins impactées par le syndrome de l’imposteur.
Barr-Walker et al. (2020); Stifano (2018)Le soutien des collègues, le mentorat et le développement de l’autocompassion sont des stratégies efficaces pour réduire le syndrome de l’imposteur.

Quels sont les meilleurs ouvrages sur le développement personnel ?

Plusieurs ouvrages peuvent vous aider à aller plus loin dans le domaine du développement personnel mais choisir les ouvrages les plus adaptés à vos besoins n’est pas facile et requiert du temps.

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Conclusion sur comment surmonter le syndrome de l’imposteur

Dans cet article, je vous au présenté 6 conseils issus de ma synthèse de la littérature scientifique sur le thème du syndrome de l’imposteur.

Poser les actions opportunes pour faire face de façon adéquate à ce syndrome est essentiel pour vous épanouir dans votre travail et dans votre vie personnelle.

Si vous souhaitez bénéficier de l’expertise d’un coach de vie de notre cabinet de coaching, écrivez-nous maintenant en passant par notre formulaire de contact pour réserver votre première session de coaching ou découvrez maintenant nos tarifs de coaching de vie.

Retrouvez cet article en d’autres langues

English: How to overcome impostor syndrome at work and in private life

Italiano: Come superare la sindrome dell’impostore al lavoro e nella vita privata