Ma société refuse de négocier (2ème partie)

Ma société refuse de négocier (2ème partie)

Ma société refuse de négocier (2ème partie)

Introduction

Cet article est la seconde partie de celui paru sous le même titre, à savoir ma société refuse de négocier 1ère partie.

Rappelons la situation. Un jour, votre responsable RH vous convoque et vous annonce qu’il se sépare de vous. Vous ne comprenez pas du tout, vous ne vous y attendiez pas. Les raisons qu’il donne vous sont tout aussi incompréhensibles que la situation elle-même et elles ne correspondent à aucune réalité selon vous.

Vous êtes sonné, c’est humain.

Et là plusieurs idées reçues peuvent vous piéger même si, parfois, elles peuvent s’avérer vraies :

  • Mon patron ne veut pas négocier, je ne peux rien y faire ;
  • Je suis sûr de gagner en justice ;
  • Vu mon dossier, cela va leur coûter cher !
  • Je suis déjà à l’extérieur de la société, il m’est désormais impossible de négocier.

Avant de passer aux conseils, je vous invite à lire l’article bien négocier son départ volontaire avec son employeur.

Coaching

Survolons les deux derniers dans le cadre de cet article.

Vu mon dossier, cela va leur coûter cher !

Quand un collaborateur est violemment écarté de son entreprise, il est humain qu’il soit choqué, furieux et cherche à se venger en « traînant l’entreprise en justice », surtout si son licenciement lui semble sans fondement.

Malheureusement, cela conduit souvent à tenir vis-à-vis de son employeur des propos déplacés voire outranciers ou menaçants qui peuvent, même s’ils permettent de décharger la tension née de la situation, avoir pour conséquence de rompre le lien permettant, une fois la colère passée, de reprendre le dialogue sur des bases rationnelles.

Cela peut être tentant de se dire « Ils ont été violents et injustes avec moi, je vais les faire souffrir ». Vous vivez alors avec la motivation que cela va leur coûter très cher.

Malheureusement, il s’avère souvent que la violence dans la forme d’une séparation est peu valorisée par les tribunaux.

Ensuite, force est de constater que la loi et la jurisprudence valorisent peu les préjudices réels des salariés et surtout des cadres.

Quant aux cadres dirigeants qui ont souvent des salariés élevés, c’est encore pire.

Par ailleurs, même si vous êtes « sûr » de votre bon droit, il s’avère que les résultats en justice et notamment au tribunal des prud’hommes, sont beaucoup plus aléatoires qu’il n’y parait. Les résultats peuvent notamment varier du fait que ces instances sont dirigées, alternativement, par un collège salarié et employeur.

De plus, dans le cadre de la valorisation des préjudices notamment celui d’être sans emploi, la situation sera analysée en fonction de la situation professionnelle de la personne au moment du jugement et non au moment de la commission des faits que le salarié reproche à son employeur. Autrement dit, vous obtiendrez davantage si vous n’avez pas retrouvé un emploi au moment du jugement que si vous en avez déjà retrouvé un.

Bien entendu, vous n’allez pas rester sans emploi juste pour valoriser vos préjudices en justice. Sachez qu’un jugement aux prud’hommes peut prendre deux ans (notamment en Ile-de-France) voire 3 trois si l’une des parties interjette appel.

Au final, nous pouvons nous interroger sur le fait de savoir qui a payé le plus cher dans cette situation. L’entreprise, qui finalement pourrait être condamnée (ou pas) d’ici un à trois ans, ou le cadre qui, plutôt que de chercher une solution par le dialogue et la négociation, s’est enfermé dans un projet négatif qui produit indéniablement un impact sur sa vie personnelle et professionnelle.

Autrement dit, malgré les difficultés, il vaut mieux se prémunir des réactions violentes suite à une séparation. Si l’option du contentieux est retenue, il convient d’y réfléchir posément et qu’elle semble être une meilleure alternative sur le plan professionnel et personnel à l’option de la négociation.

Je suis déjà à l’extérieur de la société, il m’est désormais impossible de négocier

Il est fréquent, dans le cadre d’un processus de séparation, que l’entreprise demande au salarié de ne pas effectuer son préavis. Cela traduit le souhait de l’employeur de se protéger contre une attitude et des agissements négatifs de la part du salarié licencié. Et cela est légitime. Pour un commercial par exemple, ou toute personne en contact avec la clientèle, cela permet de « couper » tout de suite le commercial des affaires en cours et des clients car il pourrait, consciemment ou inconsciemment, agir dans le sens contraire des intérêts de l’entreprise.

Le problème est alors de savoir si une négociation et un dialogue sont possibles alors que le salarié n’est plus dans l’entreprise.

Cela parait souvent impossible à la plupart des salariés pour au moins deux raisons :

  • D’abord, ouvrir le dialogue avec une personne qui a décidé de se séparer de vous et devoir retourner dans l’entreprise peut vous sembler insurmontable compte tenu de la violence de l’annonce ;
  • Ensuite, peut-être pensez-vous que l’entreprise ne voudra pas vous parler comme s’il y avait un lien direct entre le fait de ne plus être physiquement dans l’entreprise et la volonté ou non de la part de l’entreprise de trouver un accord négocié.

Il n’en est rien. Si l’entreprise vous a écarté de l’organisation, cela répond de son côté à un besoin de protection et de sauvegarde (je parle ici du fait de vous demander de partir immédiatement, pas de la décision initiale de vous licencier). Cela ne parle absolument pas du fait que l’entreprise soit ouverte ou non au dialogue pour trouver une solution amiable.

Il importe donc de se comporter comme d’habitude et de se retourner vers l’entreprise, une fois votre réflexion faite sur vos objectifs et votre stratégie en demandant, par téléphone ou e-mail, un RDV à la personne qui sera votre interlocuteur ou à celle qui vous donnera accès à votre interlocuteur.

Conclusion

La réaction « épidermique » qui consiste à vouloir se venger, non propice au dialogue ou l’opinion qu’aucun dialogue n’est possible parce que déjà en dehors de l’entreprise, sont des positions qui empêchent ou méconnaissent les possibilités de négociation.

Pour en savoir plus sur comment négocier votre départ avec un coach de notre cabinet de coaching, écrivez-nous en passant par notre formulaire de contact.