Gérer ses émotions au travail : servez-vous-en au lieu de les combattre

 gérer ses émotions au travail

Gérer ses émotions au travail : servez-vous-en au lieu de les combattre – Faites votre 180° !

Malheureusement, sentir ses émotions et les montrer est parfois associé dans le contexte professionnel à une faiblesse.

Certes, en entreprise, nous sommes ensemble pour collaborer et investir surtout notre Adulte(terme d’Analyse Transactionnelle qui désigne la partie de nous en relation avec la réalité de l’ici et maintenant) mais en creux, cela induit l’idée qu’elles nous desservent, qu’il vaut mieux les cacher voire ne plus les sentir du tout (se couper) et que les personnes perçues comme « fortes » les « contrôlent ».

Cas concret : gestion de la peur au travail

Plutôt que de dépenser beaucoup d’énergie à tenter de les contrôler, s’en servir, même des plus désagréables, est très utile.

Par exemple la peur dont la fonction est de nous avertir d’un danger, réel ou imaginé.

Jacques est depuis 6 mois responsable de l’audit dans une grande entreprise de bâtiment, il a 45 ans, il est compétent et apprécié.

Or, il doit, à la demande de son directeur, présenter pour la 1èrefois l’ensemble du plan d’audit annuel pour toute l’entreprise, plan qu’il a conçu.

C’est une réunion très importante car l’enjeu budgétaire est élevé et tous les directeurs de filiales, d’établissements et de départements seront présents, ainsi que la direction groupe.

Jacques n’est pas à l’aise sous le regard d’une assemblée et de plus s’imagine « attendu » à cette occasion. En fait il est pétrifié intérieurement et s’en veut de sentir cela. Il s’imagine perdre tous ses moyens et appréhende la moindre question qui pourrait lui être adressée.

Il passe beaucoup d’énergie à combattre cette peur qu’il connait avant chaque prise de parole en public.

Nous explorons longuement quand exactement il sent cette peur, les sensations, les pensées renforçantes et ce qu’il fait pour la combattre :

  • Respirations profondes
  • En parler à sa femme qui lui dit que tout ira bien
  • Se visualiser en train de réussir son exposé
  • Relire ses notes au point de les apprendre par cœur
  • Se persuader qu’il va « y arriver »

Rien n’y fait ni ne marche. La peur est toujours là.

En fait, combattre cette émotion oriente l’énergie intérieure vers ce que précisément Jacques veut éviter et finit par l’entraîner.

Coaching de gestion des émotions

Je suggère à Jacques de ne pas « Maltraiter sa peur » et d’imaginer, les 7 prochains jours pendant 15 mn chaque jour, le pire qui pourrait se produire : bafouillages, hésitations, répétitions inutiles, blancs, vides, fixation de ses chaussures, impossibilité de répondre à la moindre question, commentaires désobligeants des spectateurs, regards consternés de son patron, retrait de la mission, licenciement, chômage …

Jacques, à refuser de contempler toutes ses peurs, même les plus irréalistes et irrationnelles, produit sa propre panique qui ne fait que s’amplifier.

Je propose à Jacques de « Faire son 180° », c’est-à-dire de faire exactement l’inverse de ce qu’il fait d’habitude. Je ne lui cache pas que ce sera désagréable voire même que son cerveau s’y refusera au début mais je l’enjoins à tenir bon !

A l’issu de ce travail, je demande à Jacques de trouver de quelle façon il pourrait annoncer son stress à son auditoire plutôt que de le cacher.

De toutes façons, ils le verront. En montant sur la tribune, Jacques a annoncé d’emblée avec un sourire et en regardant la salle : « je n’ai pas l’habitude d’intervenir devant un tel auditoire alors je suis stressé et il est même possible que je bafouille un peu ! ».

Jacques n’a eu aucune question à la fin et son patron lui a même dit « Bravo, vous vous en êtes très bien sorti, ce n’était pas facile ».

Quand il a revu la captation vidéo de sa prestation, Jacques, qui s’attendait au pire, fut bien étonné de se voir plutôt tranquille !

Conclusion

S’il avait bégayé, bafouillé, et bien il avait prévenu l’auditoire ! Avec ses simples mots et le travail préparatoire en amont, Jacques a mis son angoisse à l’extérieur de lui-même plutôt que de la garder d’avoir son regard tourné à l’intérieur.

Et comme il avait envisagé le pire avant, ce qui aurait pu se passer en vrai était de toute manière moins grave.

Bien entendu, il existe d’autres outils pour préparer un événement important. Dans ce cas, c’est le côté paradoxal du 180° (faire l’inverse) qui a rompu le schéma habituel.

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