Je suis placardisé : négocier son départ suite à une mise au placard

Je suis placardisé : négocier votre départ suite à une mise au placard

Ce type de situation peut se produire à l’occasion de la mise en œuvre d’une nouvelle organisation, suite à l’arrivée d’un nouveau DG par exemple, ou d’une fusion avec une autre entité.

Jusqu’à présent, l’entreprise s’appuyait sur vous dans votre domaine, mais vous comprenez depuis quelques temps qu’il va vous falloir faire de la place à un nouveau venu, ou qu’un nouveau responsable hiérarchique souhaite disposer d’une équipe composée par lui. Bref, vous êtes mis de côté, ou rétrogradé de fait par l’arrivée du nouveau venu, mais pourtant personne ne vous demande clairement de partir et aucune discussion ne s’engage sur ce sujet.

Bien sûr, d’autres raisons peuvent intervenir, comme votre proximité avec un ancien patron déchu et vous êtes vu comme « l’homme de X », une rupture de confiance, etc… Dans tous les cas, le processus est le même, il vise à vous isoler et, bien souvent, à vous décourager.

L’objectif dans ce cas est de rétablir le rapport de force en votre faveur afin que, de nouveau, vous puissiez représenter un enjeu pour l’entreprise et qu’elle soit incitée à entamer des discussions pour vous permettre de quitter l’entreprise dans de bonnes conditions.

Et là plusieurs idées reçues peuvent vous piéger même si, parfois, elles peuvent s’avérer vraies :

  • Si je ne sers à rien, l’entreprise sera contente de m’aider à partir ;
  • Je ne peux rien faire pour lutter contre cette situation ;
  • Je vais leur dire que ce sera moins cher de négocier mon départ que de me garder à ne rien faire ;
  • Si je ne suis pas content, je dois démissionner.

Avant de passer aux conseils, je vous invite à lire l’article bien négocier son départ volontaire avec son employeur.

Coaching

Survolons les deux derniers dans le cadre de cet article.

Si je ne sers à rien, l’entreprise sera contente de m’aider à partir

Rien n’est moins sûr !

En effet, si l’entreprise souhaitait vous aider à partir dans des conditions financièrement acceptables, notamment en négociant une transaction accompagnant votre licenciement ou une indemnité spécifique de rupture conventionnelle, elle l’aurait déjà fait !

Or, si elle ne l’a pas fait et si vous ne servez durablement plus à rien (ou bien moins qu’avant la survenue de cette situation), c’est qu’elle a une autre idée en tête.

Par exemple, elle peut songer à vous proposer un autre poste en interne et dans ce cas il est possible qu’elle attende que ce poste soit effectivement créé ou disponible. Vous êtes placardisé, mais temporairement et peut-être pouvons-nous regretter que l’entreprise n’aie pas été plus transparente avec vous mais, là encore, elle a peut-être ses raisons qui lui semblent bonnes vues « de sa fenêtre ».

Soit l’entreprise ne sait pas vous employer au mieux de votre potentiel, mais considère que vous savez trop de choses pour vous laisser partir à la concurrence. Vous êtes alors durablement placardisé et l’entreprise achète, en quelque sorte, votre silence.

Enfin, votre société peut vous placardiser pour vous rendre insupportable votre quotidien pour vous inciter, à plus ou moins longue échéance, à la démission. Dans ce cas, l’entreprise n’a pas l’intention de vous aider à partir au mieux de vos intérêts mais veut vous pousser au départ sans que cela ne lui coûte quelque chose.

Ce sont là les formes de placardisation les plus fréquentes.

Dans tous ces cas, l’entreprise ne sera pas spontanément heureuse de vous aider à partir. L’objectif sera alors de construire un jeu d’influence afin que l’entreprise trouve un ou plusieurs intérêts pour vous aider à partir dans des conditions financièrement acceptables pour vous.

Par exemple, vous pourrez choisir de remettre en cause l’organisation du management et la gestion « non humaine » du traitement de votre cas, ou laisser entendre que vos équipes pourraient se laisser gagner par une démotivation certaine à voir la manière avec laquelle vous êtes traité après les bons et loyaux services que vous avez rendus, ou encore d’affirmer ce certains des principaux clients dont vous avez la charge ne veulent parler qu’à vous et qu’ils seraient déstabilisés si d’aventure vous perdiez en autonomie de décision.

Ce n’est qu’au terme de ce processus que l’entreprise sera susceptible de revenir sur sa stratégie première, qui visait à vous décourager afin de provoquer votre démission, pour envisager plutôt une discussion sur les conditions de votre départ.

Je ne peux rien faire pour lutter contre cette situation

Bien au contraire.

Hormis le cas de figure dans lequel l’entreprise souhaite vous affecter ultérieurement à d’autres missions et celui dans lequel elle ne veut pas vous voir partir dans la nature au risque de vous voir utiliser des informations sensibles, l’intérêt de l’entreprise, comme le vôtre, n’est pas de faire perdurer cette situation.

Par construction, cette situation n’est pas rentable pour l’entreprise. Par principe, elle n’est pas acceptable durablement pour vous, même si peut-être vous vous dites que cela vous laisse le temps nécessaire pour chercher une autre situation professionnelle à l’extérieur. Dans cette hypothèse, lorsque vous aurez trouvé, il vous faudra malgré tout créer les conditions nécessaires pour la mise en œuvre d’une négociation, sauf à accepter de démissionner et donc de partir sans rien obtenir de l’entreprise à laquelle vous avez consacré de nombreuses années et qui vous placé dans une situation que vous n’avez pas choisie.

Au final, l’entreprise, comme vous-même, avez intérêt à sortir de cette configuration. Pour créer le rapport de force dont vous aurez besoin pour négocier, vous pourrez par exemple mettre votre interlocuteur dans une situation à risque pour lui, mettre en évidence des difficultés et des risques de blocage ou encore pointer l’inefficacité de l’organisation si vous restez au placard afin d’inciter l’entreprise à accepter le dialogue.

Il conviendra d’énoncer ses risques potentiels au bon interlocuteur avec prudence, d’une façon à la fois astucieuse et déterminée. L’entreprise doit alors prendre conscience de son intérêt à agir pour vous faire sortir du placard et/ou de de discuter des conditions de votre départ.

Conclusion

Vous n’êtes donc pas condamné à rester dans cette situation et il est parfaitement possible de déjouer une volonté de votre employeur de vous forcer à démissionner. Ne vous y tromper pas, si c’est cela sa stratégie, il en a parfaitement conscience et si ce n’est pas le cas, alors il serait facile de l’y aider.

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